Thursday, November 06, 2008

Black is beautifull



Je ne suis pas naïf –pas trop- je sais que la couleur de la peau a un sens, notamment celle d’un métis aux USA Même si Obama n’est pas descendant d’esclaves noirs déportés aux USA lors de la traite triangulaire. Et en ce sens, l’élection d’un métis, fils de kényan, à ce niveau est véritablement révolutionnaire. Reste à savoir si son mandat le sera.

D’ailleurs on attend également avec espoir la désignation d’un leader issu de minorités ethnique et/ou religieuse avec impatience dans le monde non occidental. A quand l’élection d’un leader chrétien ou Juif dans le monde musulman ? Ou d’un blanc au Nigeria ? Hmm ?

Pourquoi l’occident aurait-il seul l’apanage du progressisme métissophile et de la rupture ?

Tant qu’on y est pourquoi ne s’interroge-t-on jamais sur l’absence –totale- de descendants d’esclaves africains dans le monde oriental, maintenant que l’on sait que la traite orientale a été au moins aussi importante sinon plus importante quantitativement et de toutes façons beaucoup plus cruelle et inhumaine que la traite occidentale ? Si tant est que l’on puisse graduer pareille souffrance. A quand un leader afro oriental en Turquie ou au Yémen ?

Non, vous ne trouverez pas la réponse dans le dernier Télérama…

Pour autant, la véritable révolution aurait sans doute été l’élection d’un descendant d’indigènes américain, c’est-à-dire un « indien », un first born. On compare souvent favorablement la révolution Américaine à la révolution Française en arguant de l’absence de terreur. C’est oublier un peu vite que 30 à 40 millions d’indigènes Américains furent exterminés par le fer, le feu et les maladies apportées par les européens qui construisirent cette « anti-europe », selon le mot de Jacques Rupnick, sur un champ de morts, un génocide. Un autre. Mais point de Nacht und Nebel pour celui-ci. Allez savoir pourquoi.

Quand j’entends ces cris de joie, quand je vois ces visages ravis, ces appels au changement je me dis in petto que beaucoup risquent d’être rapidement déçus. Car cet homme a donné tant de gages aux puissances qui font les élections aux USA (lobby communautaristes, noirs, juifs, whasp, latinos, industriels, pétroliers, religieux, sans parler de puissances obscures genre Trilatérale, Bildeberg ou Eggs and skulls) que ses possibilités d’action –si tant est qu’il ait réellement le dessein d’agir- me paraissent d’emblée limitées. Et qu’il me parait probable qu’en dehors du Spectacle et du showbiz politico-médiatique, la rupture soit symbolique. Et que dans 4 ans il y ait toujours des soldats américains en Afghanistan et en Irak. Mais pas au Pakistan ni en Arabie Saoudite…A pourchasser les musulmans fondamentalistes révolutionnaires, autant aller les chercher ou ils sont. Non ?

Au dela des apparences, Obama est donc autant le candidat du système que Mc Cain. Si Obama a récolté autant d’argent et de soutien (Lehman brothers, Salomon, Bill Gates, Buffet, The Wall street journal, ad lib), c’est parcequ’il incarne également le système, avec ce qu’il a de pire. Et que le black est trendy, coco. Jt’assure ça fait vendre. Un peu comme les fonds éthiques…

Cela dit, le changement serait le bienvenu. La possibilité d’une Amérique renonçant à cet imperium hors d’âge et dangereux et à cet unilatéralisme arrogant me parait être une bonne chose.

La fin d’un certain interventionnisme européen également. Je pense aux pressions exercées par l’administration néo conservatrice pour amener les européens à accepter la Turquie en Europe. Mais aussi au bombardement de la Serbie par l’OTAN et à la partition du Kosovo, second état musulman en Europe. Ce qui ne veut pas dire que les européens seuls puissent avoir les ressources, simplement la volonté, de construire un projet politique européen cohérent.

Mais cela nous regarde et nous seuls. Et si les européens n’ont plus envie d’exister, tant pis pour eux. D’autres prendront leur place. Ils sont déjà là, d’ailleurs.