Thursday, May 17, 2007

G&G














L’hommage à Guy Moquet et la formidable intelligence des lecteurs du Nouvel Observateur




Je sais pas vous, mais moi il me semble avoir vu Sarkozy exalter les idées de service de sa patrie et d’amour de son pays, lors de son périple au Bois ;

on peut ne pas être d’accord avec ce néo-patriotisme mais il me semble difficile de lire autre chose qu’une exaltation auprès de la jeunesse française de la fierté nationale et du sacrifice pourla France ; ça peut paraître désuet et grotesque, mais ça avait au moins le mérite d’être clair.
Et pourtant, les lecteurs du Nouvel Obs.com qui sont, comme chacun le sait, doués d’une imagination hors norme, ont su lire entre les lignes du discours sarkozyste : réhabilitation du fascisme pour marie 76, preuve que Sarkozy veut fusiller ceux qui résisteraient à son projet, voici un petit florilège des réactions :

« Racaille de président Ce mec est un voyou qui fait main basse sur la mémoire collective.
Il cherche à faire voler en éclats les fondements et repères idéologiques de la société française. Il faut rétablir la vérité :
Si Guy Mocquet est mort si jeune, c’est justement parce qu’il a combattu les idées fascistes qui ont permis à Sarkozy d’arriver au pouvoir en se faisant élire grâce aux voies du front national.C’est cela qu’il faut expliquer à tous les enfants ! Ne laissons pas Sarkozy mentir ni ré-écrire l’Histoire de France. Mobilisons nous, entrons en Résistance pour faire face au danger ! Pour cela, il n’y a qu’une solution, c’est l’unité du mouvement. »

« Vos éloges immodérées pour cette initiative de votre champion tend à prouver qu'il ne voulait faire qu'un coup médiatique!!!Pendant que l'on polémique là dessus, lui va s'occuper de mettre en place des lois liberticides et de régression sociale!!!! »
« Le message subliminal « Est-ce à dire que tous les "jeunes" résistant(s) à Sarkozy seront fusillés ? »
Rendre hommage à Clémenceau, radical socialiste qui a réprimé les ouvriers, à de Gaulle qui a eu MAI 68 et la rébellion des ouvriers et à Guy Moquet, jeune resistant communiste, j’avoue que je ne saisis pas bien le lien, ni le message que S. veut nous transmettre. Son discours est brouillon, contradictoire, un coup j’éradique de l’Histoire de France MAI 68, un coup je rends hommage au communisme et à la résistance au travers d’un jeune homme de 17 ans. A la lecture de son testament, Sarkozy verse une larme (ou est-ce des larmes de crocodiles) ! Très déconcertant le nouveau p.j »

« la droite que représente sarkozy n'est plus la droite gaulliste et républicaine et cette droite là n'était PAS dansla Résistance il y a 60 ans »

« Cette lettre est très belle, oui, mais il y en a bien d'autres. Vous, parents d'enfants de 17 ans, je m'étonne que vos enfants ne connaissent pas aussi d'autres lettres de résistants. Moi, prof de gauche, j'en étudie dès le collège, notamment la magnifique lettre de Michel Manoukian à sa femme, sa "Méliné bien aimée", texte repris par Louis Aragon dans "Strophes pour se souvenir".Alors pourquoi se référer seulement à une lettre parce que Nicolas Sarkozy a décidé qu'elle devait être lue? Elle est déjà lue dans de nombreux établissements, mais sans doute que par des profs de gauche que vous méprisez quand ils ne le font pas sur ordre!! »

« Comment ne pas voir que l'acte de Sarkozy vise essentiellement à amadouer le PCF et ses relais syndicaux,la CGT, dans la perspective d'une politique de remise en cause d'acquis sociaux…notamment issus de la libération: sécu, service public de l'énergie performant,…
N'oublions pas qu'il a aussi fait une campagne avec des accents pétainistes : sur le travail, la famille et la patrie.Allez, la prochaine étape : des déclarations en faveur de Trotsky et du Che pour amdaouer Besancenot ….mais là je doute que cela marche. »

"putain d'enculés de fascistes de merde"
« ceci n'est pas une insulte mais une réplique du film d'Underground d'Emir Kusturica et c'est ce que je pense au plus profond de mon âme… mais s'il y a des lettres à lire où il y a réellement un message: "Grands peurs et misères du III ème Reich" de Brecht, ce n'est pas que je reste insensible à Guy Môquet, bien au contraire, mais le sens que Môsieur Sarkozy met derrière cette lettre m'est complètement étranger… A la fiction je n'y crois pas, sauf celle de George Orwell "1984" qui nous avait prévenu, malheureux…. que nous sommes, non majoritaire- sans compter ceux qui comme moi ont été privé de leur droit civique mais ça c'est une autre histoire… je suis donc triste mais je commence à comprendre et je vois mieux maintenant, la vie vaut le coup d'être vécue, sans attendre le pire….
vous attendez quoi?
shame on you ceux qui sont touchés comme s'il n'avait rien connu d'autre!vous écrivez un nouveau roman? »

J’en passe et des meilleures. Bien évidemment, nul n’analyse le discours de Sarkozy, nul ne cherche à comprendre les propos du Président dela République ni ceux de Gallo ;
la défaite de la pensée joue ici à son maximum car l’on se dispense de réfléchir sous prétexte que celui qui prononce de tels mots est ontologiquement interdit de parole ;
étant de droite, il lui est interdit d’admirer un résistant communiste ;
seule importe l’idée que l’on se fait du personnage, ses propos n’ont aucune importance.
C’est très exactement cela la défaite de la pensée : s’interdire de comprendre que l’on ne corresponde pas au schéma préétabli que l’on se fait de son adversaire politique ;
figer son adversaire dans l’immonde, déclarer à tout jamais son adversaire politique ou intellectuel dans la plus totale fixité ;
vous êtes de droite donc vous ne pouvez pas admirer un résistant communiste ;
vous êtes de gauche donc vous ne pouvez pas participer à un gouvernement de droite.
Pensée binaire, manichéisme absolu, bêtise totale.
Très intéressantes également ces réactions de lecteurs car ceux-ci ne retiennent pas de Moquet le résistant, ils ne retiennent que le communiste ; encore une fois, Moquet est figé par cette défaite de la pensée dans une détermination univoque, celle du communiste scandaleusement récupéré par Sarkozy sans même voir que celui-ci était venu honorer la mémoire dela France unie dans la Résistance. Caractéristique la réaction de ce lecteur qui ne voit pas le lien entre Clémenceau, de Gaulle et ce jeune résistant communiste ; atterrant aussi…

via: presqueriensurpresquetout.unblog

L’islam en moins de 200 lignes



Un remarquable texte trouvé [ici] , écrit par une prénommée Marie, et qui fait au pas de charge la synthèse de tout ce qu’il faut savoir sur l’islam, une idéologie bricolée par un guerrier sans foi ni loi pour asseoir son pouvoir.


Islam, Islam fanatique, islam radical, islamisme, extrémisme islamique, intégrisme, etc.…Telles sont les différentes expressions pour qualifier la religion de Mahomet et ses variantes idéologiques dans les médias. Et on peut multiplier les variations : extrémisme islamiste, fanatisme musulman, extrémisme radical, intégrisme extrémiste, islam intégriste, etc. D’autres parlent également d’islam politique, d’islamisme conquérant, d’islam prosélyte, d’islam rétrograde, et que sais-je encore. Si on essayait d’y voir plus clair ? Mes vieilles encyclopédies déclinent, quant à elles, deux entrées sur le sujet : 1. le mot « islam » (avec une minuscule quand on parle de la religion et une majuscule quand on parle de la civilisation, ce que peu de rédacteurs connaissent ! l’islam est au christianisme ce que l’Islam est à la Chrétienté…) ;2. les mots « islamisme », « mahométisme » et « mahométanisme », qui sont des synonymes de « islam ».
Islam signifie « soumission » Le mot « islamisme » n’avait pas du tout le même sens que de nos jours. Islam vient de la racine arabe S-L-M et signifie « soumission ». Cette racine S-L-M a donné également le mot « salam », (le « shalom » des hébreux), qui veut dire « paix ». On en dérive aussi le mot « musulman », qui désigne un adepte de l’islam. On utilisait aussi le mot « mahométan », qui fait hurler les musulmans, et je me demande pourquoi, parce qu’il est bien plus exact sémantiquement. En effet, « musulman » veut dire « soumis » (sous-entendu à Allah), et l’islam n’est pas la seule religion où les adeptes se soumettent à une ou plusieurs divinités.
D’ailleurs les adeptes de Mahomet jouent sur l’ambiguïté de cette définition pour prétendre qu’Abraham, Moïse ou Jésus étaient « musulmans », sous prétexte qu’ils étaient soumis à leur Dieu, mais c’est idiot au sens commun du mot musulman, puisqu’ils vécurent bien avant Mahomet qui a fondé l’islam.
De même, des falsificateurs sémantiques, de Nicolas Sarkozy à Tariq Ramadan en passant par Mouloud Aounit, appellent « musulman » tout « né musulman », toute personne de « culture musulmane », de « famille musulmane », niant ainsi à la plupart des Maghrébins le droit élémentaire à changer de religion (ce qu’interdit d’ailleurs l’islam sous peine de mort). Ce fascisme linguistique et religieux que n’aurait pas dédaigné Savonarole s’appelle tout simplement du totalitarisme idéologique, et là encore les musulmans jouent sur les mots, et en particulier leurs représentants autoproclamés, pour se prévaloir abusivement de 5 ou 6 millions de « fidèles » en France, et d’1,3 milliard dans le monde. (Au Maroc, par exemple, vous êtes compté comme musulman si vous n’êtes ni chrétien ni juif, et cette étiquette affecte tous vos enfants, vos petits-enfants, etc.) C’est aussi stupide que si Nicolas, Tariq ou Mouloud appelaient (presque) tous les occidentaux des chrétiens !
Le mot « mahométan » me semble bien plus juste, comme je l’ai dit ; Il désigne un adepte de la religion fondée par Mahomet, tout comme un chrétien est un adepte de la religion fondée par Jésus (le Christ) ou un bouddhiste un adepte de la religion fondée par Bouddha. Mais revenons à nos moutons.
On essaie donc de trouver des variantes au mot « islam », et surtout aux « musulmans » : islamistes, intégristes, fondamentalistes, extrémistes, radicaux, etc. Et même des sous-variantes : islamistes modérés (hum !), musulmans intégristes, etc. Ce qui permet de faire des analogies avec par exemple les « catholiques intégristes » ou les « juifs orthodoxes » (avec une minuscule à « juif » dans ce cas). Quelle idiotie ! Non seulement il n’y a pas des « christianistes » ou « juifistes » comparables aux « islamistes », mais en plus les adeptes de Monseigneur Lefebvre ou les « juifs à papillotes » de Mea Shearim n’appellent pas à convertir la terre entière, à égorger des mécréants ou à se faire sauter les entrailles, et de plus ils posent assez rarement des bombes. D’ailleurs, à propos des juifs, la plupart des gens confondent sionisme et orthodoxie religieuse, alors que les Juifs (avec la majuscule cette fois) sionistes ne sont pas majoritairement des piliers de synagogues, loin de là. Dans les kibboutz, on vénérait plutôt Marx et Proudhon que Yahvé, et je n’ai jamais vu Ariel Sharon avec des bouts de ficelles à la ceinture. Mais là encore, les journalistes essaient de nous faire croire à une « guerre de religion » au Proche-Orient, alors que ce n’est pas du tout le cas, du moins pour l’un des camps, et même si Israël est loin d’être un pays laïque.
Au moins, ces digressions montrent que sous des vocables erronés ou mal définis, on peut manipuler les esprits et même exercer un terrorisme intellectuel, tout comme on peut le faire avec des anathèmes comme « sioniste » ou « islamophobe ».
Donc on distingue « islam » de ses variantes « extrémistes » : islam radical, islam politique, islamisme, fondamentalisme, salafisme (au sens propre du terme : les Frères Musulmans et leurs disciples, de Ramadan à l’UOIF, sont aussi « salafistes » dans leur doctrine que les Bouziane et Benchellali). Mais qu’est-ce que l’islam, tout d’abord ?
L’islam est la religion fondée par Mahomet. Selon les musulmans, Allah lui-même aurait révélé à Mahomet le Coran par l’intermédiaire de l’archange Gabriel. Le Coran est donc, pour les musulmans, la parole d’Allah, leur dieu, lui-même. Là encore le Coran lui-même raconte des absurdités quand il fait dire à Allah : « J’ai donné la Thora aux juifs, l’Evangile aux chrétiens et le Coran à vous, les meilleurs ». En effet, les chrétiens savent bien que les Evangiles racontent la vie de Jésus et ont été écrits par des hommes (les quatre évangélistes Jean, Luc, Marc et Mathieu) bien après la mort de Jésus, et non par le Dieu des chrétiens lui-même. En quelque sorte, si on pouvait faire une comparaison, le Verbe Incarné du Dieu chrétien serait Jésus, tandis que le Verbe Incarné d’Allah serait le Coran.
Et cette différence est fondamentale. En effet, les chrétiens peuvent « contextualiser » les Evangiles, en relativiser le sens, et même admettre des contradictions (qu’ils nomment pudiquement « mystères »). Quant aux juifs, c’est encore pire ! Mettez deux rabbins en face de trois versets bibliques, et ils passeront la journée à vous trouver mille sens différents. Ce qui a l’énorme avantage d’une part de les occuper, et d’autre part d’éviter tout dogmatisme stupide, et de faire évoluer l’interprétation avec la modernité. De même chez les chrétiens, les prêtres vous expliquent aujourd’hui davantage le sens métaphorique des passages d’Evangile que leur sens « littéraliste » (comme dirait Tariq Ramadan dans certaines de ses « postures »).
Il en est tout autrement avec le Coran. Comme c’est la parole même d’Allah selon les musulmans, toute interprétation due à une « contextualisation » du rédacteur est nulle et non avenue. Le Coran lui-même, dans l’une de ses admirables tautologies, le dit lui-même ! Et il est interdit d’en changer un iota ! Mais il y a une autre différence fondamentale d’avec les textes sacrés des juifs et des chrétiens.
Le Coran, c’est un « manuel », une sorte de « user’s guide » sans aucune spiritualité originale. De nombreux islamologues pensent d’ailleurs que le Coran aurait été une sorte de « commentaire » de la Thora aux premiers temps de Mahomet, d’où ses références nombreuses au livre sacré des Juifs (voir l’islam ou le plagiat du judaïsme par Djinn Al Nader). Le Coran contient donc des recommandations très pratiques pour plaire à Allah, ainsi que de nombreuses interdictions souvent d’origine juive (ainsi l’usage du porc).
Le Coran consiste ainsi en une conglomération hétéroclite de récits et de mythes d’autres religions qui s’étaient répandues dans l’Arabie préislamique (judaïsme, zoroastrisme, christianisme, paganisme…). D’ailleurs le programme des cours dispensés dans les écoles coraniques (par exemple à l’institut de formation des imams de l’UOIF dans le Morvan), la plupart des matières traitent de jurisprudence (« fiqh » et « charia ») et pas du tout de théologie, d’exégèse, de morale, etc.
En conséquence, l’islam est une religion composée de règles à suivre. Ceux qui les suivent vont au Paradis (en première classe s’ils se tuent au combat contre les mécréants), et les autres vont en Enfer, pour brûler dans d’atroces souffrances que le Coran se complaît à détailler avec un sadisme et une cruauté inimaginables. Les non musulmans vont, quant à eux, systématiquement en Enfer, même s’ils ont eu une conduite exemplaire : si vous n’avez pas respecté les cinq piliers, et en particulier la profession de foi (« chahada ») et les cinq prières quotidiennes (« salate »), vous avez beau avoir donné tous vos sous aux pauvres et fait, en bon idiot utile, toutes les manifs du MRAP et des collectifs pro-voile, ça ne compte pas. Sauf pour Abraham, Moïse, Jésus, et compagnie, bien sûr, réputés être musulmans avant la lettre, comme nous l’avons vu plus haut.
Ces règles coraniques ne laissent guère place à l’interprétation, puisqu’elles sont très terre-à-terre et pragmatiques. On peut d’ailleurs penser que Mahomet ou ses proches les ont inventées au fur et à mesure de leurs besoins, pour administrer leurs troupes, motiver leurs combattants, partager le butin (sourate ainsi que les femmes captives. S’ajoute au Coran la Sunna, c’est-à-dire des centaines de « hadith » qui parlent de la vie quotidienne de Mahomet. Et tout ça nous donne la « charia ». Ainsi l’âge légal du mariage en Iran est fixé à 9 ans ( !) en référence à la petite Aïsha que Mahomet avait mis dans son lit alors qu’il atteignait la cinquantaine… Je ne vais pas entrer plus en détails dans la jurisprudence islamique. Disons seulement qu’elle est bétonnée et surtout intangible par sa nature et ses fondements.
D’ailleurs, vous pouvez aisément déstabiliser n’importe quel musulman prétendument « réformiste » ou « réformateur » à la sauce Tariq Ramadan qui prétend « relire », « ré-interpréter », « contextualiser » le Coran : demandez-lui comment il faut interpréter les versets qui disent qu’on peut prendre quatre épouses (mais pas quatre maris), qu’on peut enfermer et battre sa femme si « on craint » qu’elle ne désobéisse (sourate 4), ou qu’il faut exterminer les mécréants : je n’ai jamais entendu aucun Ramadan (qui se contente de moratoires sur la lapidation pour esquiver les questions) ni aucun Bencheikh, ni aucun Boubakeur répondre à ce genre de question. Tout au plus ils changeront de conversation ou vous expliqueront pour la centième fois qu’il faut replacer ces versets dans leur contexte. Depuis 14 siècles, d’autres ont essayés, Averroès et Ar Razi en premier. On a brûlé leur bouquin, quand ce n’est pas les intellectuels eux-mêmes qu’on brûlait.
Une petite anecdote révélatrice de cette impossibilité à sortir des ornières coraniques. Lors d’une émission de télévision, le pamphlétaire Jack-Alain Léger houspillait le vénérable Dalil Boubakeur, lui citant un verset sexiste du Coran. Le recteur de la Mosquée de Paris esquivait, et, excédé par l’insistance du trublion islamophobe, finit par lâcher un « mais je me fous de ce qu’il y a écrit dans le Coran » qui restera dans le bêtisier du CFCM. Il en a fait d’autres dans le genre, et pourrait rivaliser avec Fouad Alaoui. Par exemple, lors de l’affaire Houllebecq, Dalil Boubakeur s’est époumoné devant micros et caméras avec un sophisme mémorable (je cite de mémoire) : « J’apprends que les musulmans sont des cons. Nous sommes un milliard de musulman sur Terre. Donc nous serions un milliard de cons ? »
Remettre en cause un seul des commandements coraniques, qui ne laissent guère de place à l’interprétation, c’est remettre en cause un commandement divin, donc remettre en cause le Coran, qui est le fondement même de l’islam, et par conséquent l’islam lui-même. En effet, si tel verset était « faux », alors lesquels seraient vrais et lesquels seraient faux ? Tout s’écroulerait comme un château de cartes, et c’est d’ailleurs le thème des redoutables « Versets sataniques » de Salman Rushdie : ce n’est pas seulement parce qu’il blasphémait qu’on l’a pourchassé de fatwas, mais c’est qu’il appuyait sur le talon d’Achille. Et comme il n’y a pas de « support spirituel » ou de possibilité d’interprétation métaphorique (comme dans les Evangiles) qui apportent autre chose au disciple que cet ensemble de croyances terre-à-terre et binaires (« hallal » / « haram »), cela sonnerait le glas de l’islam.
De plus, une réforme de l’islam ne peut aller que dans le sens du durcissement. En effet, comparons encore avec le christianisme. Quand on étudie les différentes « réformes » chrétiennes, depuis « la » Réforme de Luther et Calvin jusqu’à Vatican II, on constate que, outre des considérations politiques et sociales, celles-ci se sont opérées par un retour aux Ecritures, et aux commandements fondamentaux du christianisme. En gros : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Appliquez la même chose à l’islam : c’est la multiplication assurée des Ben Laden ! Par exemple, savez-vous que le mot « amour » et ses dérivés (aimer, etc.) au sens « amour entre êtres humains » ou « amour entre homme et femme » (et non amour d’Allah ou du bétail) n’apparaît pas une seule fois dans les 114 sourates du Coran ?
Tout cela pour dire que les divisions entre islam, islamisme, etc., sont relativement artificielles. D’abord il y a un continuum entre les pratiques et les dogmes parmi les musulmans : on peut lapider avec des cailloux plus ou moins gros, ou éviter de battre sa femme sur la figure, comme le conseille l’imam de Vénissieux. On peut respecter plus ou moins tel commandement. Mais à vrai dire, on ne peut pas respecter l’islam quand on vit dans un pays occidental. Ne serait-ce que le jeûne du Ramadan, qui est une véritable torture (et la plupart des musulmans trichent), et les cinq prières quotidiennes à heures précises et variables selon les saisons. D’ailleurs le jeu des islamistes (UOIF et Cie) est bien de dire : nous avons le droit de pratiquer nos absurdités, donc il faut tout aménager pour nous : horaires, piscine, etc.
Après, est-ce que les gens croient qu’ils iront en enfer s’ils ne respectent pas telle ou telle règle ? Je n’en sais rien, mais mon expérience du monde musulman m’a appris à résumer l’islam en deux qualificatifs : hypocrisie et violence. Allah reconnaîtra les siens. Je crois aussi que les leaders musulmans sont surtout des malins qui, suivant l’exemple de Mahomet, ont su comment ils peuvent manipuler les foules en utilisant cette idéologie. Je ne crois pas que les dirigeants des pays arabes et maghrébins, par exemple, croient un seul instant à toutes ces débilités. Ou alors, ils sont masochistes étant donnée leur conduite personnelle bien peu orthodoxe ! Je suis aussi convaincu qu’un Al Qadawari ou un Thomas Milcent (« Docteur Abdallah ») sont également des manipulateurs. L’islam est aussi un bon refuge pour tous les fachos refoulés, du taliban de banlieue à Mohamed Latrèche. Il peut cependant y avoir des gens « sincères » et naïfs, profitant néanmoins plus ou moins de la situation, et je pense même que l’imam de Vénissieux était dans ce cas.
Donc le bon musulman, ce n’est peut-être pas Ben Laden (il exagère un peu et à mon avis on devrait pouvoir trouver un ou deux versets contre lui), mais c’est au moins Bouziane et Benchellali qui respectent bien plus le Coran que les « innovateurs » à la Bencheikh ou que votre voisin de palier. Les autres se contentent de faire plus ou moins semblant, et aussi… de respecter la loi républicaine, soit parce qu’ils ont tout de même un peu de morale qui leur dit que tuer les mécréants ce n’est quand même pas très correct, soit par simple peur du gendarme.
Alors islam ou islamisme ? Disons, comme le dit d’ailleurs très bien des gens comme Fethi Benslama quand il ne se perd pas dans une vaine interprétation psychanalytique du Coran (et je ne parle pas de Malek Chebel qui confond Coran et Mille et Une Nuits), « ce n’est pas une question de différence de nature, mais de degré ». Certains poussent la « logique » jusqu’à faire sauter des statues de Bouddha millénaires ou des gratte-ciel, d’autres se contentent de terroriser les beurettes de banlieue et de caillasser la police en hurlant « vive Ben Laden ! » D’ailleurs Benslama récuse complètement le terme « islamisme », et je suis tenté de le suivre. Le problème est qu’il n’a pas trouvé d’autres mots pour le remplacer.
En résumé l’islam c’est une idéologie et non une religion, fabriquée par un (ou sans doute plusieurs) bédouins chefs de guerre pour leurs besoins militaires, politiques et familiaux (et sans doute sur une période qui dépasse le vivant de Mahomet). Il y a des versets dans le Coran qui sont révélés juste au bon moment pour « arranger le coup » à Mahomet, par exemple pour prendre la femme de son propre fils Zaib contre toute morale, même à l’époque. Si le calendrier lunaire musulman se décale par rapport au cycle des saisons à cause de l’absence des « mois surnuméraires » qu’on retrouve dans tous les calendriers lunaires du monde, c’est parce qu’un jour ça a arrangé Mahomet de faire supprimer un mois surnuméraire - pendant lequel on devait respecter la trêve des combats - afin de finir une bataille en cours.
Donc l’islam est une idéologie totalitaire, débile, primaire et violente, et non une « religion » au sens commun du terme. Pour citer Jack-Alain Léger dans son livre « Tartuffe fait Ramadan » quand il répond à l’accusation stupide d’islamophobie, l’islam est « athéophobe, éleuthériophobe, apostasiophobe, gynophobe, homophobe, judéophobe, hétérophobe, exogamophobe, érotophobe, hédonophobe, eidolophobe, oenophobe, et j’en passe ». Pour faire plus simple, Michel Houellebecq dit : « la religion la plus con, c’est quand même l’islam ». Cependant, cette assertion lapidaire (et non lapidatoire) oublie un aspect capital de l’islam : il n’est pas seulement bête, mais en plus méchant.
Un « musulman modéré », c’est soit un apostat qui n’ose pas le dire, soit un croyant qui ne respecte pas complètement sa religion (et tant mieux pour lui et nous), soit un mixte des deux. Et ils sont légions, ces « nés musulmans » qui ne le sont plus que par tradition, par suivisme, ou tout simplement par peur du qu’en dira-t-on, avec une croyance en Allah plus ou moins bricolée. Selon des auteurs comme Abdelhak Serhane ou Karim Labidi, ils vivent dans une espèce de schizophrénie plus ou moins enfouie, entre islam et modernité. Il n’y a que trois portes de sorties : l’apostasie d’un côté, et le jihad de l’autre. La troisième est l’hôpital psychiatrique, où curieusement on rencontre de plus en plus de jeunes musulmanes. Etrange, non ?
Mais un « bon musulman », je veux dire un musulman appliquant l’islam, est jihadiste. Après, il y a des jihads violents (les terroristes), et les jihads plus sournois (Tariq Ramadan, UOIF), le but final étant - et c’est également un commandement coranique - de convertir à l’idéologie mahométane tous les êtres humains, de gré ou de force.
Mes livres d’Histoire des religions prévoyaient la mort lente de l’islam au milieu du siècle passé. Mais pour des raisons conjoncturelles trop longues à détailler, il a eu un regain depuis une trentaine d’année (principalement pour des raisons purement démographiques), et évidemment des chefs de guerre ont relancé les différentes formes de jihad partout dans le monde, puisque le jihad est fondamental dans l’islam. Mais je crois que l’islam tombera face à la modernité, c’est inéluctable. Par contre, je pense que le baroud d’honneur sera très sanglant, surtout en Europe, ventre mou de l’Occident, et en particulier en France. Mais c’est une autre histoire !

La droite bling bling

Le hip-hop c'est mon pote... enfin c'est surtout celui de Nicolas Sarkozy...
Le gangsta-rap à la française kiffe le nouveau président et la droite bling-bling...

La caillera sarkozyste ne vote pas comme les galériens des immeubles élevés au petit lait socialo-languiste.

A lire cette enquête(vraie ou fausse?)

Via CGB

Humeur




The putrid pal



Have you been reading Michael Fleming (Tweedlebop’s)
new webcomic The Putrid Pal?
No?



Shame on you!

Wednesday, May 09, 2007

Tuesday, May 08, 2007

30 ans avec le cadavre de Maman



Is the French election a belated acknowledgment of reality or the latest attempt to dodge it?
In other words, is it Britain voting for Mrs. Thatcher in 1979 and America for Ronald Reagan the following year?
That's to say, the electorate understands the status quo is exhausted and unsustainable and that unless catastrophe is to be avoided radical course correction is required.
Or is it Germany voting tepidly and tentatively to give Angela Merkel the narrowest of victories in 2005?
In other words, the electorate was irritated with the incumbents but recoiled from any meaningful change, with the result that Frau Merkel found herself presiding over a nominally fresh government with no agenda and no mandate for reform.
I'd bet on the latter. Just as Frau Merkel proved not to be Germany's Thatcher, I would be surprised if Nicolas Sarkozy turned out to be France's Reagan.
Not because he doesn't have Reaganite tendencies but because the French electorate, like the Germans, aren't there yet. M Sarkozy did well in the first round because he co-opted many of Jean-Marie Le Pen's concerns.
I don't mean the fascism and the anti-Semitism and the oven jokes.
It's a tribute to the shriveling of the French political sphere that, by the time of the last presidential election in 2002, an antiquated perennial loser was able to catapult himself into second place.
But, in an advanced technocratic state, where almost any issue worth talking about has been ruled beyond the scope of partisan politics, you might as well throw away terms like "left" and "right."
The previous presidential election was meant to be a contest between the supposedly conservative Jacques Chirac and his supposedly socialist Prime Minister, Lionel Jospin. In practice, this boiled down to a candidate who's left of right of left of center, and a candidate who's right of left of right of left of center.
Chirac and Jospin ran on identical platforms:
they were both in favor of high taxes,
high unemployment and high crime. Faced with a choice between Tweedleleft and Tweedleright, you couldn't blame French voters for choosing to make it a real race by voting for the one guy running on an openly stated, clearly defined manifesto.
In 2002, the political class considered most of M Le Pen's preoccupations
— immigration, crime, unemployment — beneath discussion.
This time round, Mr. Sarkozy didn't make that mistake.
The discontented citizenry often complain about the lack of croissance — that's not a basket of crescent-shaped buttery breakfast pastries invented to mark Christendom's victory over Islam at the gates of Vienna in 1693, but the French word for "growth." The Fifth Republic has entirely missed out on the Reagan-Thatcher booms of the last quarter-century:
its over-protected and over-regulated economy has led to permanently high unemployment and a lack of entrepreneurial energy, not to mention various social tensions from the blazing Citroens and Renaults lighting up the sky every night to entire suburbs that have effectively seceded from France to join the new Caliphate.
It's a measure of the torpor of French politics that M Chirac regarded a presidential election against an elderly fascist as little more than a mildly embarrassing social faux pas rather than a profound indictment of a failing system So he spent his second term as he did the first, governing as an elegant narcissistic complacent hack.
When you mention "the French riots," most people assume you're talking about the excitable chaps rampaging around in 2005.
But it was another set of riots six months later that symbolizes the trap in which the political class is caught.
The fall 2005 rioters were "youths" (ie Muslims from the suburbs), supposedly alienated by lack of economic opportunity. The spring 2006 rioters were "youths" (ie pampered deadbeats from the Sorbonne), protesting a new law that would enable employers to terminate the contracts of employees under the age of 26 in their first jobs, after two years.
To which the response of most Americans is:
you mean, you can't right now?
No, you can't. If you hire a 20-year-old and take a dislike to his work three months in, tough: chances are you're stuck with him till mid-century.
In France's immobilized economy, it's all but impossible to get fired.
Which is why it's all but impossible to get hired.
Especially if you belong to that first category of "youths" from the Muslim ghettos, where unemployment is around 40 to 50 per cent.
The second group of "youths" — the Sorbonne set — protesting the proposed new, more flexible labor law ought to be able to understand that it's both necessary to the nation and, indeed, in their own self-interest:
they are after all their nation's elite. Yet they're like lemmings striking over the right to a steeper cliff — and, naturally, the political class caved in to them.
When most of us on this side of the Atlantic think of "welfare queens," our mind's eye conjures some teenage crack whore with three kids by different men in a housing project.
But France illustrates how absolute welfare corrupts absolutely.
These Sorbonne welfare queens are Marie Antoinettes:
unemployment rates for immigrants?
Let 'em eat cake, as long as our pampered existence is undisturbed.
Not all French youth is so self-deluded.
I notice, for example, every time I'm across the pond in my corner of South Kensington that one hears more and more French spoken on the street.
There are somewhere between 400 and 500,000 French citizens living in Britain's capital. London is now the seventh biggest French-speaking city in the world.
These are young talented dynamic people who like the same things about France the British and American tourists do — the vin, the cuisine, the couture, the Provencal farmhouses and the Cote d'Azur's topless beaches — but have concluded that it is no longer a society in which you can fulfill your economic potential.
They would presumably be Sarkozy supporters, but, like many who feel the odds are stacked against them, they chose in the end to bail out.
As for those who remain, they're sick of crime and unemployment and on the whole could do with rather fewer Muslims on the streets, but they're not yet willing to give up on the economic protectionism and lavish social programs that lead, inexorably, to the crime and unemployment and a general economic and demographic decline leaving the nation dependent on mass immigration and accelerating Islamization.
In my recent book, whose title escapes me, I cite one of those small anecdotes that seems almost too perfect a distillation of Continental politics.
It was a news item from 2005:
A fellow in Marseilles was charged with fraud because he lived with the dead body of his mother for five years in order to continue receiving her pension of 700 euros a month.
She was 94 when she croaked, so she'd presumably been enjoying the old government check for a good three decades or so, but her son figured he might as well keep the money rolling in until her second century and, with her corpse tucked away under a pile of rubbish in the living room, the female telephone voice he put on for the benefit of the social services office was apparently convincing enough.
As the Reuters headline put it:
"Frenchman Lived With Dead Mother To Keep Pension."
Think of France as that flat in Marseilles, and its economy as the dead mother, and the country's many state benefits as monsieur's deceased mom's benefits.
To the outside observer, the French give the impression they can live with the stench of death as long as the government benefits keep coming.
If that's the case, the new president will have the shortest of honeymoons

May 7, 2007

La nouvelle "resistance Francaise"...

"Un clone de Francis Lalane, qui appelle, avec toute la serrenité [sic] et le serieux du fanatique, à l'Insurrection, c'est tout de même énorme. Le bêtisier du Web vous tend déjà les bras."


L'appel des Cordeliers
Uploaded by cordeliers2007

2e tour: Sarko enterre enfin Chirak! (No flowers by request)



Tout d’abord, bien entendu, j’avoue, je me suis planté ; j’ai péché par pessimisme. J’ai commis la faute de croire mon environnement social représentatif, j’ai cru naïvement que les intellectuels du quartier latin n’étaient pas si coupés du pays que cela ; j’ai surestimé l’impact des média et de la diabolisation à l’œuvre ; j’ai surestimé également l’influence de la presse, des Unes façon Marianne, Nouvel Observateur et Libération ; j’ai commis l’erreur de croire mon propre univers de référence représentatif des " inquiétudes " de Français. J’ai cru la jeunesse à l’unisson de Canal + et de la Sorbonne. J’ai cru voir la France se dresser comme un seul homme, trembler comme une feuille, et bégayer de façon hargneuse : " Sarkozy est un danger pour la France. " Et bien j’ai eu tort, totalement tort, cette élection m’a au moins appris que le monde qui est le mien n’est pas la France, que le monde sanctuarisé de la fonction publique où j’évolue, qui se gargarise si volontiers de mots et de pseudo-résistances, ne représente en rien la France qui souffre, qui se bat, qui rencontre chaque jour la concurrence internationale, qui ne compte pas ses heures de travail, qui n’habite pas dans les bunkers parisiens, qui entreprend et qui affirme, qui lutte. Je vis dans une cage dorée, une cage où nul n’a à se battre pour vivre, une cage où le traitement est assuré à la fin du mois, où la mondialisation ne me menace en rien, où elle m’apporte la possibilité de partir dans un campus étranger, lui aussi bunkerisé, je vis dans un monde où l’on ne sait pas ce qu’est la douleur pour un employeur de se séparer d’un employé, où l’on ne sait pas ce que manquer d’argent à la fin du mois veut dire, où l’on ne sait pas ce qu’est la peur du lendemain ; je vis dans un monde où l’on peut se gargariser de belles idées et de grands idéaux parce qu’on n’a jamais eu à faire l’épreuve de la réalité, parce qu’on a toujours eu papa et maman derrière en cas de petit problème. Mais je vis dans un monde qui ne cesse de donner son avis, d’énoncer ces sentences, d’asserter, un monde de haine, de dénonciations morales, de postures résistantes, de ressentiment, de puceaux du réel. Mais cette campagne présidentielle m’a fait comprendre une chose fondamentale : je suis à ce monde, mais je ne suis pas de ce monde…

Historique, tel est le maître-mot de cette journée du 6 mai 2007.

Historique parce que l’époque Mitterrand-Chirac est morte, expulsant avec elle son produit, le FN, au caniveau ; la page Mitterrand se tourne enfin, emportant avec elle son immobilisme, ses mensonges, ses aberrations économiques, ses promesses délirantes, ses copinages avec les dictateurs et / ou les meurtriers d’extrême-gauche, emportant avec elle la France artificielle et liftée de Jack Lang qui semblait en avoir, hier soir, ras la teinture. Mais c’en est fini aussi de l’ère Chirac, de l’homme de gauche gominé de droite, de l’homme de toutes les trahisons, de toutes les affaires occultes, de tous les détournements, de tous les mensonges, de tous les " pschit ! " et autres " abracadabrantesques " magouilles, de ce mépris cocardier à l’égard des pays de l’Est, de ce pitre grotesque promulguant le même jour une loi avant d’en suspendre dans la seconde les décrets d’application, de cet énarque halluciné qui a si bien prolongé le Grand Œuvre mitterrandien.


Historique parce que la France a élu pour la première fois un homme sur un programme explicitement de droite : le travail, l’ordre, la morale, la sécurité, la fierté nationale, la grandeur de la France, voilà ce que furent les thèmes de campagne de Sarkozy, qui osait là ce que Giscard et Chirac n’avaient jamais tenté. La France n’a pas dit oui à une droite façon Chirac, c’est-à-dire à un rad-soc instable noyé dans des slogans démagos (la France pour tous), mais elle a dit oui à un programme assumé, fondé sur le travail et la fierté de soi.

Historique parce que pour la première fois un président est élu sur des thèmes ne promettant pas les aides, la vie facile, le miracle de la redistribution, l’accroissement sans fin de la baudruche administrative. Pour la première fois, un candidat en position de favori n’a pas flatté les Français, ne les a pas confortés dans leurs avantages acquis, ne leur a pas dépeint le travail et la concurrence sous les traits du diable. Oui il va falloir travailler, oui la fonction publique doit considérablement être allégée, oui les fonctionnaires doivent, eux aussi, être notés au mérite, oui les cotisations pour les retraites doivent être les mêmes pour tous, oui la France a le droit de décréter qui est bienvenu chez elle et qui ne l’est pas, oui la France doit être fière de son histoire et n’a pas à s’en repentir : " la concurrence des mémoires, c’est la haine des autres. " Qui d’autre aurait eu le courage de dire cela, un soir d’élection, devant les caméras du monde entier ? Oui, les droits n’ont pas de sens sans des contreparties, le devoir de servir son pays. Oui la liberté pédagogique doit briser les carcans pédagogistes de l’Education Nationale. Oui les voyous sont des voyous, et non des " victimes " phantasmées d’une société fasciste. Oui un homme qui tue un enfant innocent est une " racaille ".


Historique aussi parce que le PS français semble enfin prêt à faire son aggiornamento ; DSK l’a clairement dit hier soir, dans des mots et des gestes un peu vifs à l’égard de Jack Lang, le PS doit enfin s’ouvrir au monde, prendre acte du réel s’il veut retrouver un minimum de crédibilité économique et sociale. DSK, Kouchner et d’autres semblent prêts à le faire : mais la reconnaissance du réel supposerait d’abord que Mme Royal comprenne qu’elle a perdu…
Historique parce que les Français semblent avoir compris, malgré le matraquage médiatique, que la France ne s’en sortirait pas par le maintien du modèle social français, que la France tomberait dans le précipice si elle poursuivait sa politique d’assistanat et de gaspillage hallucinante. La France semble avoir compris, parce qu’un candidat courageux a préféré lui dire qu’elle devait se mettre au travail plutôt que de flatter les instincts de paresse et de loisirs des 35 heures, que la situation était dramatique, et que seule la sauverait l’adoption de ce qui fonctionne en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, au Japon, à savoir un libéralisme mâtiné de social. Le plein-emploi passe par là, la croissance aussi.

Historique parce que pour la première fois les créateurs de richesse, les entrepreneurs et les employeurs ne sont plus désignés comme les bourreaux des employés ; historique tout simplement parce que la France, y compris de droite, a rompu avec la lutte des classes.

Historique enfin, et surtout, parce que pour la première fois un Président a exalté la fierté d’un peuple et d’une Nation, la fierté d’avoir derrière soi Jeanne d’Arc et la fête de la Fédération comme disait si justement Marc Bloch, la fierté d’avoir eu Hugo et Chateaubriand, les Droits de l’Homme et Versailles, Jaurès et de Maistre, Descartes et Condillac, Tocqueville et Rousseau, Les Rois de France et de Gaulle. C’est là la libération symbolique qu’a apportée Sarkozy, qui a mis fin à cette mortifère haine de soi, qui a vengé la France de la haine des Sollers et autres BHL (deux soutiens phares de Royal) qui, depuis si longtemps, se sont plu à dépeindre " la France moisie ", sous la posture du dénonciateur moral, ne trouvant plus de jouissance que dans la haine de soi. Même si Sarkozy échoue, je lui saurai personnellement gré d’avoir brisé ce rapport morbide à son propre pays qu’une certaine gauche de Saint Germain s’était plu à imposer dans le monde intellectuel.

Bien évidemment, le programme de Sarkozy ne sera pas appliqué facilement ; des blocages, des résistances se manifesteront. La CGT, FO, SUD, fidèles à leurs habitudes, feront grève, bloqueront le pays. Il faudra que Sarkozy et son gouvernement tiennent ; qu’ils tirent profit de ce large mandat universel que le peuple leur a remis. Il ne faudra pas reculer devant les intimidations gauchistes ; il ne faudra pas craindre les quelques agités de la LCR qui, comme hier soir, chercheront l’affrontement, la casse, l’agression. Copée le sait, les électeurs le lui ont dit : tiendrez-vous ? Aurez-vous le courage d’assumer la légitimité de votre mandat issu du suffrage universel contre les teneurs de pancartes lâchés dans les rues ? Il assure que oui. J’en doute. Mais Sarkozy savent que si lui et son équipe échouent, s’ils reculent, s’ils se chiraquisent, le verdict des urnes de 2012 sera dramatique : un FN lifté sous les traits de Marine pourrait canaliser les mécontentements et les frustrations, les haines et les tensions. En 2012, il ne pourra pas jouer la rupture, il est acculé à la réussite.

Sarkozy croit à la théorie des 100 jours, il a lu Friedmann ; dès septembre 2007, nous saurons quelle est la réalité de sa détermination et la force de son caractère. Merkel, Blair, Zapatero et Aznar lui font confiance ; l’espoir est permis.

Les anglais parlent aux français