800 morts en 15 jours de bombardements. A croire qu’ils les bombardent avec des fraises Tagada.
Encore qu’il faille rester prudent. Car ces chiffres sont colportés par le Hamas, qui a tout intérêt à gonfler le nombre des victimes. La propagande supplée aisément à quelques régiments. Mais même en l’état, ils sont absolument ridicules. Rio ou Johannesbourg sont plus dangereuses que la bande de Gaza. Preuve, s’il en était encore besoin, que les Israéliens usent de la force avec la plus extrême modération.
Mais cette retenue ne suffit pas à tarir les larmes des pleureuses. Tous partis confondus. De l’extrême-gauche aux nationalistes les plus durs. Tous - ou presque - blâment les Israéliens de la disproportion des moyens engagés. Humour involontaire. Une guerre n’est pas une joute.
Et personne pour se poser cette question pourtant très simple : Pourquoi le Hamas envoie-t-il des “roquettes” sur Israël ? C’est militairement insignifiant. Ça fait juste du bruit. Et presque par accident, parfois quelques morts. Plus jeune, j’en faisais des quasi identiques, en plus petit et sans explosif. Non, le Hamas ne peut pas penser faire quelque mal à Israël, avec des armes aussi rudimentaires.
Alors quel est le but du Hamas ? Je crois que comme avant lui celui du Fatah - quand Yasser jouait au respectable, tout en envoyant des kamikazes se faire sauter dans des bus - leur objectif est de maintenir la population dans la guerre. L’encaserner, en suscitant par tous les moyens une réponse israélienne. Qui ne peut qu’arriver. Car on ne laisse pas bombarder sa population - même avec ces trucs - sans réagir. In fine ce qu’ils veulent c’est la victoire finale, et la disparation d’Israël. Entretenir la haine. Faire perdurer le conflit, avec comme horizon, le grand bain de sang juif. Et ne pouvant l’obtenir, le Hamas virera comme le Fatah en mouvement maffieux. La lutte armée sans perspectives politiques dégénère toujours ainsi. En Corse, comme en Irlande, comme partout ailleurs.
Car si les Palestiniens ne voulaient qu’un bout de terrain, en prenant en compte l’état des forces en présence (c’est-à-dire pas de droit au retour, pas de Jérusalem), la paix ils l’auraient fait au début des années 90. Mais ils n’en veulent pas. Ce qui fait bien les affaires des faucons Israéliens, qui peuvent les étrangler à loisir, accroître la superficie des colonies, réduire comme peau de chagrin leur espace vital. L’irresponsabilité de ses dirigeants fait le malheur de tout un peuple. Car déclencher un conflit n’est légitime, que si on pense en obtenir des avantages. Alors là oui, on peut envoyer des kamikazes, se cacher derrière des gamines, ou ce que vous voulez, - ce ne sont que des modalités, des moyens - ce qui compte c’est le résultat.
Mais si Israël est militairement fort, il est moralement faible. En témoigne Haaretz, qui demandait l’arrêt des opérations après que trois (3 !) soldats soient tombés. Israël s’était désengagé de la bande de Gaza, du sud Liban, avait relâché le bouclage de la Cisjordanie. C’était certainement l’occasion de leur faire miroiter une paix définitive en échange de concessions. Quitte à nourrir la revanche dans l’ombre, patiemment et obstinément. A la place de quoi, ils ne font que démontrer aux Israéliens, que baisser leur garde et leur lâcher la moindre parcelle de territoire, ne fait que les mettre en danger. Mauvaise pédagogie.
C’est une situation absurde que celle-ci, où un mouvement para-étatique pratique une guérilla à distance, contre une puissance non-occupante. Et réactive un conflit, qu’elle est totalement incapable de mener, en comptant sur la sollicitude de ses ennemis, pour ne pas être trop durement frappé. Pendant que dans le même temps, le ballet diplomatique condamne l’Etat attaqué, à qui on refuse le droit de défendre ses citoyens. Lui reprochant, entre autre, de s’être mieux développé que ses voisins, et de disposer d’un meilleur armement, et de mieux savoir s’en servir.
Le conflit va durer. Car les Israéliens ne génocideront jamais les Palestiniens, pas plus qu’ils ne peuvent aujourd’hui admettre l’idée de les déporter. Ce que tout peuple non-occidental aurait fait depuis bien longtemps, compte tenu des forces en présence. Les Israéliens sont intoxiqués par leur propre histoire, qui nous empoisonne de la même façon. Et fondamentalement les alliés d’Israël, comme ses habitants, acceptent le principe d’un conflit de basse intensité permanent, dû à la cohabitation subie entre cultures et ethnies. Ni paix, ni guerre totale, mais des enclaves occidentalisées entourées de bidonvilles. C’est le monde qui s’ouvre à nous. Et c’est en ce sens que nous sommes proches des Israéliens
Via ILYS (entre-autre)