Tuesday, December 05, 2006

Du blasphème comme nécessité?



Dans le Monde du 25 novembre, à propos de l'affaire Redeker,

un psychanalyste faisait une tribune portant comme titre

"Du blasphème comme nécessité".

Extrait...
Ce que je sais, en revanche, c'est qu'après Nietzsche et Freud il est difficile à. un lettré de considérer autrement le fait religieux que comme une béquille métaphysique à l'usage des esprits épuisés que l'inéluctabilité de la mort et l'horreur de la corruption des corps effraient au-delà de ce que leur faiblesse peut supporter.

Cette terreur les conduit alors à se bricoler pauvrement des arrière-mondes consolateurs des misères d'ici-bas, un ici-bas dévalué au profit de promesses eschatologiques de rédemption post-mortem.

Encore convient-il de les combattre philosophiquement en en dénonçant, chaque fois que faire se peut, l'imbécillité, la fausseté, la dangerosité, l'escroquerie, et le grotesque profond. Ridiculiser la religion est une vertu.


A cette thèse éculée de la religion comme opium du peuple,

Bernard de Lacombe, dans Le Monde d'aujourd'hui, lui répond d'une manière sobre,

juste et courageuse:
Comment pourrions-nous procéder de la sorte alors que, selon les termes mêmes de notre Credo, et comme l'exprime poétiquement le Livre de la Genèse, notre monde a été créé par Dieu qui, nous dit le Livre, "vit que cela était bon" ?

A la suite d'un saint François d'Assise par exemple, le chrétien proclame les merveilles de la vie.

Dévaluer le monde d'ici-bas et ses créatures reviendrait à dévaluer le Créateur,

ce qui constituerait pour le coup un vrai blasphème.

[...]j'avais faim et vous m'avez donné à manger,

j'étais nu et vous m'avez donné un vêtement,

j'étais en prison et vous m'avez visité...

Un comportement effectivement - hélas - un peu "fou" ; mais "toxique" ?

M. Declerck emploie l'expression de "peste chrétienne".

Une expression dangereuse et même menaçante quand on sait le sort toujours réservé aux pestiférés.

Qu'il me soit permis pourtant, avec des millions d'autres, de me revendiquer,

humblement car bien imparfaitement, comme tel.


Merci pour cette réponse limpide.

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