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la France souffre d’une grave crise identitaire qui n’ose pas dire son nom. Les revendications ethniques, communautaires et religieuses deviennent plus pressantes bien qu’en contradiction avec les valeurs de la laïcité et les fondements de la République ?
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« Comment vous considérez-vous tout d’abord, comme un citoyen de votre pays ou un musulman ? ». Telle est la question posée lors d’une enquête portant sur l’identité religieuse et culturelle de Musulmans en Europe (7). Les réponses ont été les suivantes : en Grande-Bretagne 81% se considèrent tout d’abord comme musulmans et 7% comme des Britanniques, en Allemagne 66% se considèrent comme musulmans et 13% comme Allemands et en France 46% se considèrent comme musulmans et 42% comme Français.En France, la laïcité est devenue le credo moderne, la civilisation des loisirs a pris le pas sur la pratique religieuse, le monde occidental sécularisé se trouve aujourd’hui confronté avec un monde islamique qui renoue avec son fondamentalisme.La loi sur la séparation de l’Église et de l’État promulguée en 1905 a contribué incontestablement à donner à la France son image de patrie de la tolérance. Cette loi respectée par les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans modérés risque-elle aujourd’hui d’être remise en question par la montée de l’intégrisme islamique ? En France, la religion fait partie du domaine privé et la foi est vécue individuellement. Par contre, l’Islam est une religion de groupe, ses idéaux ne peuvent se réaliser qu’au sein de communautés. Il existe différents courants dans l’Islam qui sont apparemment opposés les uns aux autres, mais lorsque l’Occident s’attaque à l’Islam, ces courants se retrouvent unis dans la même communauté des croyants qu’on appelle la Ouma. Selon Bernard Lewis : Les musulmans ne se voient pas comme une nation divisée en groupes religieux, mais comme une religion divisée en nations (8). L’Islam dévoilé.Bien que certains Occidentaux aient toujours été fascinés par l’Islam, la majorité d’entre eux a longtemps ignoré son message réel. Il aura fallu que se déchaîne le terrorisme islamique, avec son acmé le 11 septembre 2001 pour que le public occidental s’intéresse à la lecture du Coran et que fleurissent les éditions de livres sur l’Islam. La plupart de ces livres, écrits tout d’abord par des intellectuels musulmans de culture occidentale, ont tenté de faire des distinctions subtiles, notamment entre Islam et islamisme, entre un Islam traditionnel et l’intégrisme considéré comme une maladie de l’Islam (9). Ces ouvrages destinés aux non musulmans donnent une version habilement édulcorée de l’Islam, très différente du message destiné à ses fidèles. Christian Delacampagne a bien saisi ce risque de duperie : "[…] l’islamisme ne fait pas appel à des croyances d’une nature différente de celles qui constituent l’Islam. Il correspond simplement à une façon plus intense de vivre ces croyances. Il n’est pas un Islam marginal, atypique, aberrant. Il veut être l’Islam entendu à la lettre, dans la totalité de ses dimensions… Tant il est vrai qu’entre Islam et islamisme il n’y a jamais eu cette frontière étanche qu’ont inventée, pour dormir tranquillement, les belles âmes occidentales."
«Les vérités que l’on tait deviennent vénéneuses.» Nietzsche
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