Tuesday, February 05, 2008

40 ans



40 ans c'est une durée symbolique.
Les hébreux ont passé 40 ans dans le désert, car la génération sortie d'Egypte fut interdite de séjour en Terre Promise, pour expier ses fautes.
Là, c'est une expiation à l'envers que nous ont infligé les soixante-huitards.
Leur long parcours de trahisons et de compromissions commence à se voir un peu trop.
Leurs militantismes auxiliaires du capitalisme financier (sans-papiers, etc.) aussi.
Ils étaient jeunes, idéalistes, cons.
Ils sont vieux, sarkozystes, cons encore, mais désormais hypocrites, cupides, bref, gâteux.
Ils ont expié leur petite expédition en Utopie par une looooongue Repentance de 40 ans, de retour en Egypte (le monde matérialiste mercantile).
C'est marrant, la justice immanente.
Ca marche toujours.
Hubris, nemesis. Jamais une génération ne sera aussi détestée par celle qui suit immédiatement. C'est terrible. 18% des jeunes acceptent l'idée de payer pour les vieux. Bah, ça ne fera qu'augmenter leur désir de faire venir des immigrés, encore et encore, jusqu'à substituer la population française.
Et encore, c'est infrapolitique. Inconscient. La minorité excitée parmi ma génération sait exactement à qui demander des comptes.
Dans les prochaines années, ça passe ou ça casse.
Une génération de rebelles de gauche, tuant le Père et la norme, puis instrumentalisant la démocratie contre le Peuple pour préserver sa situation.
Une génération d'insoumis de droite, gérontocides eux aussi, mais par vengeance.
A nouveau fiers d'être français, hétérosexuels, voire mâles.
Tête haute, idées larges.
Prenant en haine les flagellants de l'Eternelle Repentance, comme les indigènes de mon cul.

Le mai 68 de droite a déjà eu lieu.
Il est culturel, philosophique devrais je dire.
Oh, évidemment, les soixante-huitards ont une succession, comme tous les bourgeois.
Les golden bobos dont j'ai déjà parlé :
les péteux de la comm', de la pub, des médias, de l'intermittence, bref ces gens qui vivent du système.
Je ne parle même pas des journalistes, ces prolo pigistes qui font office de bas clergé du nouveau régime.
Tous ces gens-là perdraient leur job s'ils avaient le malheur de ne pas "saluer l'action courageuse des militants RESF en faveur des droits de la personne sans papiers",
bref s'ils blasphémaient contre le seul sacrement connu dans leur Eglise,
celui de la Repentance pour tous les crimes réels ou potentiels commis par l'homme blanc et/ou catholique au cours de l'Histoire.

Même notre génération est mitée.
Xyr (à l'ombre des lumières) a déjà parlé de ces cons qui débutent une conversation en te demandant ce que tu penses de Sarkozy, comme les chiens se reniflent le cul pour tester leur compatibilité.
Ces cons-là acceptent en connaissance de cause les mythes imposés par leurs parents.
Ils sont aliénés. Enfermés dans la prison de l'insignifiance.
Dépolitisés. Pour eux Sarkozy c'est De Gaulle et Mussolini en même temps.

Une génération qui croit que Besancenot est de gauche révolutionnaire est une génération perdue. (1)
A jamais séparée du Sens des mots, à jamais perclue dans l'illusion et la servitude volontaire.

Ben moi, Sarkozy, je m'en fous. Il n'est rien.
Il est l'occupant apparent d'une fonction dont il est indigne. Sede vacantes.
Ce multidivorcé, cocu et adultère, français comme moi je suis belge et allemand (c'est à dire par mes grands-parents), je le méprise.
Il est pour moi l'archétype du produit post-68.
Elevé sans père par la joie du divorce, bref un esprit d'adolescent enfermé à vie dans un corps vieillissant.
Il essaie d'imiter vaguement d'imiter le Père de la Nation qui le dépasse de 4 têtes au propre comme au figuré :
De Gaulle.
Narcissisme sans égo :
le vice de toute une génération.
Un narcissisme (culte de sa propre image), basé sur un vide profond, une absence d'intériorité, de retenue, de maîtrise de soi. L'antithèse du "connais toi toi-même", un "j'me connais lol" cinglant et affligeant.
Sauf que. De Gaulle c'est l'homme qui théorisait la suprématie des chars d'assaut, la nécessité de passer à l'armée de métier, quand Sarkozy était dans le tripotage politicien à Neuilly.
L'homme qui sauvait l'honneur de la France en continuant une guerre que les vieilles élites rad-soc moisies avaient perdu, quand Sarkozy grimpait péniblement au sein du RPR.
L'homme qui a réussi le miracle historique de faire figurer la France dans le camp des vainqueurs, quand Sarkozy capitule face à un banquier psychorigide du nom de Trichet.

Bref Sarkozy n'est rien comparé à De Gaulle.
La Vème République est un costard taillé pour le Général :
Sarkozy nous offre un spectacle affligeant de gaucherie, de malmesure, de mauvais goût enfin, en essayant de lui ressembler.
Il voulait être De Gaulle, il fait du Chirac en moins bien.
Dans tous les domaines.
En un sens, je crois que Sarkozy est la punition divine de cette génération d'incultes crasseux, qui ont chassé le vieux barrésien avec leur quolibets de gauchistes illettrés, gavés au situationnisme et au maoïsme.
Ils ont chasé le Père pour porter aux nues le Tonton.
Même Mitterrand avait honte de son électorat, honte de ses collaborateurs incultes.
Il s'est bien foutu de nous Mitterrand.
Si ses forces de l'esprit l'ont réellement porté au firmament, je crois qu'il se paie une franche rigolade en ce moment même.
Peut-être même qu'il trinque avec le Général, en parlant littérature et bons vins.

La France avait besoin d'un président pour compenser par l'incarnation ce qu'elle avait perdu en puissance concrète, au lendemain de la guerre.
La "grandiloquence stérile" (comme Sarkozy l'appelle, lui, le piètre orateur dopé au storytelling), c'est ce qui nous a permis de donner des leçons aux puissants.
Au nom de notre Histoire, de notre patrimoine, des valeurs qui ont été les nôtre.
"Hier au service de l'Eglise, aujourd'hui au service du Droit, la France défendra toujours l'Idéal" (Péguy?).

Sarkozy est une moquerie vivante.
Il nous a rappellé, et a rappellé au monde entier, que nous ne sommes qu'un petit pays ne comptant pas plus que le Luxembourg (voire moins!).
Que nous n'avons rien à dire à cause de nos déficits, de nos dettes, de nos problèmes dans les banlieues...
Si Chirac pouvait encore faire croire que la France était une puissance mondiale, Sarkozy essaie et échoue à la transformer en puissance régionale.
Il a liquidé la rente de la grandeur passée pour maintenir le Système cinq ans de plus, comme Villepin avait privatisé les autoroutes pour boucler un budget. Il a même réussi à se faire donner des leçons de droadlom par un dictateur cocaïné tintinesque.
Pauvre France.
(1) Besancenot est un idiot utile du capitalisme, et aucun de ses discours n'est empreint de marxisme. Sa compagne gagne dans les 10.000 euros par mois (éditrice chez Gallimard), ils vivent à Montmartre.L'immigrophilie n'est qu'un aspect de l'aspect vicieux du gauchisme, celui de la connivence perpétuelle avec les élites capitalistes pour défendre leurs intérêts bien compris. Ce n'est pas infraconscient sur ce coup-là, c'est de la complicité active. Il suffit de voir la complicité/complaisance des journalistes dans le relai média des non-évènements de la LCR...
Via: lebaldesdegueulasses
also, voir commentaire (Merci Robert)

1 comment:

  1. C'est très bien écrit, c'est très flatteur pour l'ego de celui qui le lit, mais cela n'a aucune pertinence politique.

    Il est urgent de liquider l'héritage de de Gaulle. Sarkozy est le premier à l'avoir compris (hélas, il s'encombre de Guaino, qui est une espèce d'excuse pour les gens comme vous; mais votre texte est la preuve que cela ne suffira pas).

    La prétention et l'arrogance des Français tuent la France à petit feu. Ils ont des rêves de grandeur, de prestige, de panache, de colonisation. Ils ont la nostalgie de l'Empire. Ils croient qu'ils ont des leçons à donner au monde entier et que le monde entier boit leurs paroles, alors que le monde entier les ignore de plus en plus, quand il ne se moque pas d'eux.

    Ils rêvent d'un président non pas pour gouverner le pays, mais pour leur renvoyer une image flatteuse d'eux-mêmes.

    C'est ce qu'ont fait de Gaulle, qui prétendait moucher les Américains tout en mendiant leur argent en douce, et Mitterrand, qui a posé au littérateur distingué tout en en donnant le feu vert au décervelage des Français via l'Education nationale.

    L'élection de Sarkozy est le signe que les Français se sont enfin réveillés.

    Descendez de votre piédestal, Madame Bovary. On vous a reconnue.

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