En 1979, les médias occidentaux accusaient le Shah des pires tortures et des pires corruptions. Le monde entier a alors été invité à soutenir des révolutionnaires islamiques.
Ces gens qui se disaient hostiles à l’impérialismes russe et américain ont pris le pouvoir en Iran suite à l’intervention d’un émissaire de Washington, le général Huyser, qui a obtenu la neutralité de l’Etat major.
Washington a été le premier Etat au monde à reconnaître le 1er gouvernement islamiste de la révolution islamique et ce gouvernement officiellement anti-impérialiste a accepté le soutien américain car en fait Washington finançait cette révolution depuis des années, notamment en raison des efforts du Chah pour libérer le pays de la mainmise américaine sur le pétrole iranien.
A titre anecdotique, les islamistes anti-impérialistes financés par Washington étaient contre la création de l’OPEP et aussi contre les projets d’industrialisation du pays ou encore les efforts pour réconcilier Israël et l’Egypte. Ils ont d’ailleurs annulé l’ensemble des contrats d’industrialisation signés avec les Européens et ont immédiatement remis en cause les efforts du Shah pour la paix en Israël et l’Egypte… Mais leur principale mission ne concernait pas l’Iran qui devenait un géant régional.
Selon les vœux du principal théoricien américain Brzezinski, il s’agissait de doter l’Amérique d’un important allié islamiste officiellement anti-impérialisme rouge pour agiter l’Asie Centrale alors soviétique et de là s’attaquer à la très riche région musulmane de la Chine.
Le projet appelé « Ceinture Verte » en référence à l’islam prévoyait aussi une guerre avec l’Irak pour détruire l’OPEP et surtout l’exportation du modèle révolutionnaire islamique dans le monde arabo-musulman afin de mener au pouvoir des Etats islamistes alliés en Afrique du Nord pour s’emparer de la Libye et de l’Algérie, grands producteurs pétroliers non alignés sur Washington.
De là, Washington aurait pu étendre son empire islamiste sur des pays pétroliers sub-sahariens comme le Gabon et le Nigeria.
Mais cette opération de balkanisation à l’échelle mondiale empiétait sur les zones gérées par Shell et BP et pouvait priver la Grande-Bretagne de sa suprématie sur le marché pétrolier mondial.
Les Britanniques ont donc participé à l’éviction du Shah pour prendre la direction de la république islamique via leurs alliés historiques, les mollahs. Les Russes, écartés du plan mais présents en Iran, ont aussi apporté leur concours aux Britanniques pour l’éviction des pions américains. En moins de 8 mois, la république islamique a changé de dirigeants. Les Etats pétroliers comme la France qui avaient perdu leurs contrats et allaient être lésés par le projet d’hégémonie pétrolière américaine ont alors soutenu les mollahs. Ces Etats ont ainsi évité une catastrophe tout en se renforçant en Afrique.
Via WWW.IRAN-RESIST.ORG